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2008 : Offret - Le Sacrifice, Cité Bicêtre, Jouarre, en collaboration avec l’OPH 77 et la Ville de Jouarre, avec la participation de Ballestrero, Chapelec, GDI et Sanico
Offret
Offret
projet :
Dans le cadre de l’événement organisé par l’OPH 77 et la Ville de Jouarre à la Cité Bicêtre le 4 octobre 2008, une série d’affiches originales - (format A0 : 800 mm x 1200 mm, papier couché brillant), 1500 exemplaires de 15 photographies différentes (soit 100 exemplaires x 15 images originales = 1500 affiches) - seront disposées sur l’ensemble du territoire de la Seine & Marne pour annoncer cette journée conviviale.
Le projet constitue en la mise en place de 15 prises de vue d’extérieur sur le site de la Cité Bicêtre avec les 15 derniers résidents (1 affiche = 1 habitant).
Cette mise en scène dans l’espace en pleine reconfiguration de la Cité se réfère à une séquence du film de Andreï Tarkovski, « Le Sacrifice », dont le titre original est « Offret » (offrande, sacrifice, …).
Lors de cette scène, l’acteur principal se retrouve entre sa maison (qui va disparaître sous les flammes à la fin du film, sacrifice, …) et la maquette échelle réduite de cette même habitation (réalisée par son fils comme cadeau, offrande, …)
Chaque photographie (en collaboration avec le photographe de plateau Stéphane Sartorius) reliera chaque habitant de la Cité Bicêtre (personnage central du projet), son immeuble et la maquette de ce même bâtiment (en collaboration avec Marc Sausset, chef décorateur et maquettiste) en pleine déconstruction (réalisée ou à venir)…
Entre présent et un avenir extrêmement proche, le projet Offret permet de mettre en avant un quotidien « fictionnel » qui se transformera très rapidement en un devenir architectural inscrit dans une réalité politique, sociale et urbanistique…
Offret
Le Sacrifice / Sacrifatio
réalisation : Andreï Tarkovski
année de production : 1986Synopsis :
Sur l’île de Gotland, le temps a suspendu son cours : c’est ce qu’Alexandre, journaliste, écrivain, ancien comédien, cherche à croire. C’est le miracle qu’il a voulu accomplir en quittant Londres avec sa famille, son épouse Adélaïde, sa fille Marta et son fils, Petit-Garçon, un enfant muet à qui son père parle sans fin, arrosant avec lui un arbre japonais, un arbre mort. Le film se déroule le jour de l’anniversaire d’Alexandre. Le facteur, Otto, ancien professeur d’histoire et philosophe, Victor, médecin et ami de la famille, Julia la servante, sont réunis pour fêter l’événement. Les cadeaux, un livre d’icônes, une carte de l’Europe du XVIIème siècle divertissent un moment le héros, en le plongeant dans un passé pétrifié : celui de l’histoire, celui de la religion, ancestrale. Le temps en effet semble arrêté mais il étouffe les conversations, les gestes, les sentiments. L’atmosphère est lourde des ressentiments de l’épouse frustrée, des désirs de la jeune fille, de l’absence de l’enfant, dont l’innocence muette stigmatise l’impuissance des adultes enfermés dans leurs névroses. Soudain, tout craque : une violente secousse ébranle la maison, la radio annonce qu’un conflit nucléaire vient d’éclater, les personnages sont tour à tour victimes d’attaques nerveuses. Alexandre, désespéré, a la révélation de l’absurdité des biens matériels et culturels dont il jouit, oripeaux qui l’ont exilé de la vérité spirituelle qu’il cherchait sans le savoir. Il se réfugie chez Maria, une jeune servante au regard visionnaire, dont le silence et les bras accueillent les sanglots enfantins de l’homme du monde. Il obtient là la rédemption : il a la force d’accomplir le sacrifice de soi, délivrant - peut-être - son fils de ses entraves. La mer purificatrice baigne le paysage dans lequel l’enfant prononce, au pied de l’arbre, mort, qu’il vient d’arroser, les mots, ceux des origines : « Au commencement était le verbe ».
« La question que je pose dans ce film est à mon sens la plus aiguë : il s'agit de l'absence, dans notre culture, d'un espace réservé à la vie spirituelle. Nous avons étendu l'espace des biens matériels, nous avons développé les expériences matérialistes sans nous rendre compte de la menace que cela faisait peser sur l'homme en l'amputant de sa dimension spirituelle. Il en souffre, et il ne sait pas de quoi il souffre. Il ressent un manque, une absence d'harmonie, et il en recherche la cause... J'ai eu envie de montrer qu'on peut renouer avec la vie en restaurant l'alliance avec soi-même, en retrouvant une source spirituelle. Et pour acquérir cette espèce d'autonomie morale où l'on cesse de considérer uniquement les valeurs matérielles, où l'on échappe au statut d'objet d'expérimentation entre les mains de la société, une voie - parmi d'autres - est la capacité de s'offrir en sacrifice. »
© TTRIOREAU / photographie : Stéphane Sartorius - maquette : Marc Sausset
© TTRIOREAU / photographie : Stéphane Sartorius - maquette : Marc Sausset
© TTRIOREAU / photographie : Stéphane Sartorius - maquette : Marc Sausset